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le blog officiel du sieur monsieur
4 novembre 2007

André Souffleverre

La réfléxion plus que profonde engendrée sur le pauvre André Souffleverre par un simple cahier fit pâlir de dégoût une assistance déjà assez pâle. Deux commissaires et deux fonctionnaires, excédés, retinrent un cris d'effroi, qui finit par être lâché avec force. Les imitant, nombre de personnes assez bien placées firent mine de s'en aller.  André s'était plus ou moins affalé sur la table d'opération, et il comptait ses secondes intérieurement. Un commissaire cria un peu au scandale, en disant que c'était une honte, que c'était pas possible, que le pauvre André n'avait pas parlé de sa mort.

L'arrêt cardiaque de Souffleverre en provoqua   un autre, quelque part dans l'assistance;  et trois commissaires firent des commentaires haineux. Souffleverre se répandait alors plus que de raison, et on commença à penser à évacuer son corps.

Son corps? il est donc Mort? demanda une très jeune fille. la mère de ladite jeune fille la força à en détourner le regard, de ce tableau de mort.  Elle en profita pour cacher ses yeux dans les épaules de sa fille,  qui constituaient un parfait refuge. Cinq petites secondes s'écoulèrent dans l'agitation, et bientôt, le calme revint dans les circonstances que je vais donner sous peu, sous très peu-peu.

Il est d'abord très important de noter que Souffleverre était en très mauvaise santé, au moment où il était sensé lire un de ses textes; faute à un excès de gras, de sucre et, d'une manière plus générale d'hédonisme.  Ainsi, sa mort n'avait rien de terrible en soi, sauf pour les gens qui ne savaient rien des habitudes alimentaires du monsieur.  Mort de misère, direz vous, car il faut rajouter qu'il avait à son actif un nombre terrifiant de scléroses, cirrhoses, mycoses, pluviôse & ventôse... un nombre terrible!! De plus, sorcier dans sa jeunesse, il avait été exposé à moult produits, et avait eu les sinus ravagés à la suite d'expositions à l'éther et au picrate.

Picrate que, d'ailleurs, il ingurgitait sans raison, d'où une terrible cirrhose qui s'ajouta dans le même temps  à son arrêt cardiaque.

Mais... tout se stabilisa dans la seconde. Un homme coiffé d'un chapeau démesuré entra dans la place; son allure d'oiseau noir fendillant l'espace de la salle surchauffée aida à l'établissement du silence. Il avait l'air d'un Moïse grotesque , pourfendant une mer de cols, de chemises et de cravates rayées.  Il s'approche en silence de la table où gît le mort.

Souffleverre se souvint alors des cris que son médecin lui balançait à hue et à dia, et qu'il avait alors prit pour des bêtises; reconnaissant les pas d'un médecin vêtu de noir, il se ressaisit et fit une magistrale imitation de miracle.

                                        FIN de ce superbe conte Noir, à la prochaine diablerie...

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Commentaires
M
Huhuh merci, je suis au comble du bonheur.
A
Vos histoires sont formidables ! à aucun moment on ne comprend ce qui se passe. Une prouesse, réellement !
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