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le blog officiel du sieur monsieur
2 mars 2010

Projet, long, termes.

Je crois assez fermement que nous devrions faire preuve d'un peu plus de générosité à l'égard de chacun de nos contemporains. Ainsi parfois j'ai le sentiment d'un certain protectionnisme intellectuel.

Ceci néanmoins n'a aucun rapport avec le sujet du jour, qui concerne les gauffres. Ou peut-être plutôt pas: la note d'aujourd'hui concerne en réalité un projet assez enverguré, un petit roman, que j'écris. Je me propose de vous en donner un peu chaque semaine, avec d'aimables coupures dessinées fréquentes, photographies et documents divers.

Pour être comme il se doit parfaitement honnête avec vous, je n'ai aucune idée de la manière dont doit s'écrire un roman. Mais constituer une longue intrigue, faire un tableau virtuose, ne m'intéressant pas, ou pas trop, ou pas encore, je ne vais pas éprouver de gêne à vous présenter un exercice qui présentera dans la narration des incohérences et des absurdités.

Je m'excuse de la charpie qu'est devenue mon beau plan de mises à jour, autant chez les Legos que chez les Dermestes. J'en ai rajouté deux tout à l'heure, pour me faire pardonner.

Sylvain Delvasson se leva d'une très méchante humeur ce matin là. Il avait mal dormi etla sueur d'horribles cauchemars séchait en couche poisseuse sur son front, qu'il s'empressa de laver à l'eau. Il se dirigea vers sa garde-robe. Il voulut choisir avec soin une paire de chausettes qu'il aurait aprécié porter toute la journée, mais il ne mit la main que sur ces infâmes résidus gris poussière qu'il avait un jour reconnu comme une bonne paire de chaussettes laineuses. Il les enfila à rebrousse-poil.

Cette mésaventure de chaussettes fit déborder son vase moral rempli d'eaux exécrables, et, comme il cherchait un objet innocent sur lequel dégager sa colère, il se ravisa subitement et considéra des plans et des couleurs lointaines. Cette activité le ramena à un calme lucide, et toutes les horreurs de la nuit s'enfuirent conspirer dans les coins. 

"Il a plu", dit Sylvain pour lui-même.

Peu de gens savaient pour quelles raisons Sylvain Delvasson s'amusait ainsi à paraphraser la réalité. Peut-être, et  c'est notre théorie, était-ce un processus digestif.

Il ne prit pas la peine de déjeuner: faire bouillir de l'eau aurait apporté à l'air déjà humide un surcroît d'humidité, et de la pire espèce, celle des humidités chaudes. Il n'y avait que du silence dans la grande maison de Sylvain, où il vivait seul. On percevait cependant un fond sonore régulier composé de myriades de petits cataclysmes, l'horloge avec son bruit régulier, et les tenons des meubles se détendant sans crier gare dans la maison qui se réchauffait. Sylvain passa son pardessus et enfila ses chaussures usées. Il sortit en fermant une toute petite porte. Il huma l'air, tout étai gris. Sur le mur du jardin, des escargots jaunes avançaient vers le haut imperceptiblement, comme immmobiles, poussés tous dans la même direction par une obscure raison connue d'eux seuls.

Cette vison acheva de calmer Sylvain et il entreprit en quittant ses murs moisis, de voir où en était le soleil. La couche nuageuse n'était pas uniforme. A l'horizon tout prenait feu et un soleil orange déteignait en pluie sur le campagne. Il était huit heures. Sylvain vissa d'un geste souple son chapeau sur son crâne chevelu et partit à l'assaut d'un chemin de pierre étrangement bien délimité.

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Commentaires
G
J'avais mis un commentaire qui disait que le texte était drôle et tout mais apparemment il n'est pas passé... Continuez cher monsieur !
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