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le blog officiel du sieur monsieur
22 janvier 2010

Le 4 avril

bonjours très chers amis, voici un court encart pour vous faire part de quelques informations confidentielles. Je réorganiserais les rubriques pour qu'elles soient plus en phase avec mes préocupations actuelles. Si vous êtes un grand fan, vous aurez peut-être remarqué que Lego soir n'est pas paru la semaine dernière; c'est tout à fait normal, les Legos sont en grève. Le numéro cinq paraîtra normalement ce dimanche (suite à une sauvage répression "dans le sang"). Il y aura des images. Concernant le texte qui suit, je ne peux que vous l'avouer: c'est une petite tentative de jeunesse, qui a au moins quatre ans, ce qui à mon âge n'est pas une courte durée vous en conviendrez. C'est un texte que j'ai retrouvé cette semaine, et que j'ai trouvé étrange, avec dedans des manières de description hasardeuses, et bizarre, mais qui m'ont interpellé. Il faisait partie d'un ensemble que je continuerais peut être. j'ai corrigé les fautes, et raccourcis certaines tournures. Dans l'ensemble, il est resté comme le jour même de sa rédaction, et n'a été que peu par moi altéré. J'aimerais aussi vous montrer des photographies et surtout des images que j'aurais moi-même faites, assorties de textes, et regroupées sous l'appellation "Considérations architecturales". Dans la rue où se trouve Ba, les immeubles se penchent les uns vers les autres, comme pour s'embrasser. Parfois, un bâtiment semble si près de tomber que l'autre s'écarte ou se tient près à le rattraper,tandis que derrière, d'autres identiques se pressent pour le remplacer. Les colombages prolongent des lignes de fuite absurdes, des madriers s'écartent des cours prévus: les coins sombres résonnent d'une sordide dissonance. Mais Ba s'arrête et se poste devant un vieux pub où se terrent des barbus embièrés. Il s'approche, colle son visage contre la vitre verte gondolée. L'intérieur est sombre. De lourdes tables noires d'avoir tant reçu de whisky brillent aux petites lampes à abat-jour de verre. [Semblent avoir été vernies à la guiness]. Il va entrer: il a aperçu Jean-pierre dans un coin. La porte est poussée; des effluves de bière, de vieux et de stagnation lui piquent le nez. Le gérant ne le voit même pas. On joue une vielle valse d'Erik Satie. -Jouer ça ici... murmure Ba pour soi seul. Habitué à dire l'inutile à la foule stupide, Ba se retourne vers un marin consommateur dont le vert viridine et cristallin de son absinthe crée sur la table des reflets d'eau, et lui dit: -Joue-t-on toujours des valses ici? -Oui, toujours. Goutez l'abs[e]nthe, elle est ici meilleure qu'ailleurs. -Et accroche-t-on toujours aux murs ces peintures? il dirige leur regards et leurs doigts vers un cadre lisse représentant une plaine grise garnie de rochers coupants d'un gothique "flamboyant". -Oui, toujours. Là dessus le marin s'effondre dans ses rêveries: il observe les ridulations sucrées de son verre. S'arrachant à la contemplation de la contemplation, Ba va vers le fond de la salle. Jean pierre y est, il lit. Il le reconnaît et lui lance un grand sourir qui pince son visage en entier. Ba sourit à son tour en enlevant son melon. Son ami est si petit qu'à peine sa tête et ses épaules émergent de l'espace sombre entre la table et la banquette de velours. Ba s'installe, et rit encore: lui aussi est particulièrement petit. -Jean-pierre... Tu es parti sans prévenir! dit-il en s'approchant de l'intéressé. -J'avais tant envie d'une pinte... -Tu es parti sans prévenir! -Il n'y a pas de pinte au monastère! -Martin s'est inquiété pour toi! -Curieux, répond-t-il subitement évasif, il ne s'inquiète jamais d'ordinnaire. Il s'est passé quelquechose d'inhabituel, pendant mon absence? -Oui, et si vite, mon grand... Un enfant a cassé une des vitres, tu sais, une des vitres vertes et qui semblent celles d'un grand aquarium... là où toutes les mouches viennent pour mourir... -Ce n'est pas si grave... -Oui mais il y a le reste. -Le reste? il devient inquiet et pâle, ou l'inverse. -Le diacre. -Le vieux? -Oui, le vieux diacre... tu te souviens de notre petite blague? -C'est au curé qu'on a fait une blague. Le poisson, la chaussette, on s'est ensuite cachés parmi les hortensias, là où l'herbe est tendre. -On a fait une petite blague au diacre aussi. A la bibliothèque. -Ciel! c'est vrai. Tu crois qu'on nous en veux? -Martin ne dit rien, il s'en fiche, dit Ba en se rapprochant, avec dans les yeux une lueur d'insistance malveillante. l'autre se tait, son regard reste anxieux et va successivement à son ami, à la porte d'entrée du pub, et au mince couloir dérobé qui donne sur la ruelle. une lumière ensanglantée et étouffante s'en échappe. -Mais, mais... si le diacre ne peut plus parler, suite à notre petite blague... dit Jean-pierre mal assuré. La valse prend un accent moralisateur. -Et qu'il ne peut plus bouger de là où il est, ajoute Ba. -Oui, qu'il ne peut plus bouger, de là où il est... on va se faire prendre. -Et pendre, ajouta Ba en représailles, pour avoir le dernier mot. -Pourtant qui regretterait le diacre? dit Jean-pierre, qui ne participe pas au jeu. -On est dans un pays où même les plus détestés seront vengés. Tu te souviens de la loi qu'on a obtenu au Parlement? -Le Parlement... bon sang... Un bock pour mon ami, dit Jean-Pierre à l'attention du serveur qui reste là planté comme un niais. -Il y a aussi la police... Celle dans laquelle on a servi. -Ceux-ceux avec les casques à pointes amovibles? Bon sang, je me rapelle d'un cas similaire... Une simple blague... Ah, j'ai peur, merci. -N'ai pas peur, sans doute, persone ne le regrettera, comme tu 'as dit. Ils s'arrêtent un moment. -On retourne au monastère pour aviser? demande Ba en finissant sa bière. -Là bas,? avec Martin, le curé, les autres, les anonymes? Il s'approche pour sembler plus intime dans sa réponse. -Martin s'en fiche. Les anonymes portent bien leur nom et n'ont jamais vu le diacre vraiment. Quant au curé, il est complice. Tu te rapelle son passé... Il n'a pas toujours été clerc, ni clair. Jean-Pierre sourit; -Oui mais t'imagines si on arrive à le faire fonctionner, le diacre? -Parle surtout pas de ça ici... et si on t'entendais.. -Même le bibliothécaire n'a jamais su le faire fonctionner correctement. Et puis, au départ, c'était pas une vraie blague. -Pas idiot, mon grand... Bon, on y va? A l'heure qu'il est, on arrivera dans la cour pour les derniers rayons du soleil. -Bien. Dis toi surtout que si on découvre le diacre dans l'état où on l'a laissé, on a des excuses... avant, c'était pire. -On a pas fait grand chose de mal. -On aura essayé de le réparer, le diacre, dit Jean-pierre en s'éloignant. Successivement, puis tous les deux en même temps, ils sont secoués de petits rires mièvres. -Passons acheter des beignets, dit Ba en enfonçant son melon sur son crâne.
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Commentaires
K
de surprise en surprise, le début est bon , la contemplation de la contemplation, Satie ^^ on te reconnait bien et c'est vrai que ça devient confus faire la fin j'ai eu du mal à suivre..<br /> Quand au meulon, c'est un chapeau melon bien sur :)
K
.?`¯).?*`¯).?`¯.?`¯).?*`¯) Kikou<br /> .?`¯.?`¯).?*`¯)(_.?` (_. Ce n'est que moi<br /> ...... . . . . . ..?*`¯`*?.-> Qui passe sur ton joli blog<br /> ...........?`¯.?`¯).?*`¯) Pour te souhaiter une bonne journée<br /> ........?`¯.?`¯).?*`¯) avec cette neige<br /> . ..?`¯.?`¯).?*`¯)krystele
A
Je vous pensais redoutable. Mais pas à ce point. Deux points nous séparent, mais deux points très lointains.
A
Étonnant, j'ai presque compris l'histoire. Tout cela est très éclairant, mais pourquoi le melon ?
S
Être en phase... Peut-on l'être un jour ?
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