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le blog officiel du sieur monsieur
21 septembre 2009

Contes à faire peur

La rubrique de Mamy douceurs

Aujourd’hui Mamy douceurs va me remplacer un court instant,   faire quelque chose d'inhabituel et  vous raconter une histoire incroyable.

« Un jour que je me promenais sur le chemin qui mène à chez moi, j’ai vu un pot de rillettes entamé au bord du chemin. Je suis allé faire une déposition chez les policiers qui ont commencé par ne pas me croire. Il commençait à faire tard, mais j’ai quand même décidé d’emmener ces jeunes foutriquets sur les lieux pour leur montrer  les rillettes dans les landes. Il faisait sombre sur la plaine. Le vent passait entre les branches des arbres aux alentours, et les galets sur le chemin semblaient disposés sans aucune imperfection. En chemin ne nous ne parlions pas, j’étais trop occupée par l’image persistante du pot de rillettes –et surtout de son contenu. Arrivés sur place, ils ont bien évidement consigné ma découverte. Ah, je peux vous affirmer qu’ils ne faisaient plus les fiers ! Ils ont pris note de beaucoup de détails, puis ont pris des photographies, et un employé a enregistré ma déposition.

Comme ils avaient trop honte de leur erreur, ils ont pris un autre chemin pour revenir au poste, pour ne pas avoir à continuer une conversation décente avec moi. Juste devant chez moi j’ai alors vu passer un portemanteau.

Je me suis endormie sans soucis, d’un sommeil de plomb superficiel. Le lendemain j’ai couru acheter le  journal chez le marchand de journaux et j’ai vu qu’ils parlaient des rillettes dans les landes. Leur article contenait beaucoup d’inexactitudes, mais je leur pardonne sincèrement : je suis allé à la rédaction et j’ai fournis un plan détaillé de l’évènement ainsi que de la position géographique du pot de rillettes. J’ai même accompagné un journaliste à l’air fatigué le long de la Volksstrasse jusqu’aux landes et je lui ai montré les rillettes. Ce fut stupéfiant : à un yard du pot de rillettes, un autre pot était visible, dans le même état que le premier. Le jeune journaliste ne put s’empêcher de montrer sa joie. Je l’ai alors apostrophé d’un « ne vous formalisez pas ! » puis je lui ai conseillé de ne pas travailler la nuit s’il voulait que les nouvelles soient fraîches. Penaud, il est reparti en direction de la Volksstrasse, et je l’ai laissé faire. Puis je suis allé faire une nouvelle déposition à la police, où tous furent sidérés, mais j’ai bien sûr omis de leur parler du portemanteau quand j’ai remarqué qu’il leur en manquait un.

Il devait être plus de onze heures-et je suis allé déjeuner chez le Général –car on était jeudi, ou samedi-, où il me fit goûter à de délicieuses endives qu’il avait fait lui-même. C’est au moment du café que je lui ai raconté mon étrange aventure de rillette. « Fascinant, a-t-il dit après que j’eu raconté mon histoire –en omettant le passage du portemanteau et celui des crabes-, j’ai moi-même des rillettes très chère, suivez-moi à la cave si vous le voulez bien, je vais vous les montrer ». J’ai dit bien volontiers, et nous avons descendu le petit escalier de pierre jusqu’en bas. A ce moment le téléphone a sonné en haut et mon hôte a du aller répondre. J’ai donc commencé la visite sans lui. J’ai bien vu les rillettes, elles me semblaient en tout point semblables  aux premières rillettes sur le chemin dans les landes, bien qu’il fit très froid à cette époque de l’année. Il manquait même deux pots.

Au fond de la cave se trouvait un passage secret qui n’avait pas été emprunté depuis des siècles, car la poussière était intacte. Je décidais de l’emprunter sans l’accord du général.

Ce passage menait à chez moi : il arrivait sous la trappe que j’ai dans mon salon, sous les tapis.

De retour chez moi j’ai préparé du thé et j’ai fait sonner Anna pour qu’elle appelles mes voisines. Nous avons bu du thé en jouant au tarot, et je n’ai pas reparlé avec elles des rillettes dans les landes pas plus que du passage secret.

Il fait de plus en plus froid, et bientôt il faudra se couvrir. »

                  Merci Mamy Douceurs!

A suivre: d'autres histoires de grand'mère.

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Commentaires
A
Une merveille que cette histoire ! Une originalité à se fendre la cuillère.
G
Les histoires de Mamy douceur dégagent une grande sénilité euh non une grande sérénité...
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